En homenaje al recién fallecido Robert Castel (1933-2013):
"On est sociologue selon moi lorsque l’on a compris cela: le monde est dur, il ya de la contrainte. Quand on passe par des formes de décollectivisation, on pense avoir dépassé Durkheim. Oui, sans doute, la forme d’orchestration du collectif qui prévalait au temps de Durkheim a disparu. Cela ne veut pas dire que nous sommes dans une société dans laquelle il y a moins de contraintes. Plutôt que d’avoir à choisir au sein de cette opposition entre pessimisme et optimisme, je préfère m’inscrire dans cette tradition qui, de Marx à Durkheim jusqu’à Bourdieu, insiste sur la dureté du monde. Cette conscience de la dureté n’est pas en même temps une résignation. C’est savoir que les contraintes existent et qu’elles ont du poids, ce qui revient à ne pas sous-estimer l’adversaire."
Robert Castel, "Le néolibéralisme, l’insécurité sociale et l’avenir d’un individualismesocial-démocrate. Entretien avec Stéphane Bou et Philippe Corcuff", Contretemps, nº 11, 2004.
Traducción (propia; cursiva mía):
"Se es sociólogo, en mi opinión, cuando se ha comprendido esto: que el mundo es duro, que hay constreñimiento. Cuando se pasa por formas de descolectivización, se piensa haber superado a Durkheim. Sí, sin duda, la forma de orquestación de lo colectivo que prevalecía en tiempos de Durkheim ha desaparecido. Eso no quiere decir que estemos en una sociedad en la que haya menos constricciones. Más que tener que elegir en esa oposición entre pesimismo y optimismo, prefiero inscribirme en esta tradición que, desde Marx a Durkheim hasta Bourdieu, insiste en la dureza del mundo. Esta consciencia de la dureza no es a la vez una resignación. Es saber que las constricciones existen y que tienen un peso, lo que equivale a no subestimar al adversario."
Comentarios
Publicar un comentario